Accident d’écluse sur la Moselle : le trafic va reprendre au ralenti

Le trafic fluvial sur la Moselle est international. Il représente 4 à 5 Mt de marchandises par an en France, dont 45 % de grains. Alors quand une écluse sur cette rivière est infranchissable pour cause de dégâts, comme depuis le 8 décembre à Müden (Allemagne), ce sont tous les échanges qui sont paralysés, entraînant quasiment l’arrêt de l’activité des ports lorrains.

Ainsi qu’une certaine effervescence sur le marché Euronext du colza, notamment pour la plus proche échéance, celle de février, car certains de ces ports sont des points de livraisons du Matif colza pour les opérateurs qui n’auraient pas clôturé leurs positions dans les temps. Euronext a d’ailleurs signifié aux opérateurs que les trois ports de Belleville, Frouard et Metz ne seraient pas disponibles pour les livraisons de l’échéance février 2025 (soit au 31 janvier).

Trois heures au lieu de 15 minutes

Devant l’urgence de la situation, le trafic étant particulièrement important à cette époque de l’année, l’Office allemand de la navigation a mis les bouchées doubles pour trouver une solution. « Nous avons eu l’information ce 17 décembre, précise Vincent Le Ber, responsable céréales de la coopérative Lorca. Le passage de l’écluse se fera en mode dégradé, c’est-à-dire qu’il faudra trois heures à une péniche pour la franchir, au lieu des 15 minutes habituelles.

« Difficile pour nous, ainsi que pour les autres OS, d’évaluer les conséquences en termes de délais d’expédition, ainsi que les répercussions sur les prix des céréales, poursuit-il. Sachant que les cotations Fob Moselle sont pour nous la référence. Nous en saurons plus début janvier, quand les délais de réparation seront à peu près définis. »

105 bateaux bloqués

Côté allemand, dans un premier temps, il était question d’un délai de trois mois pour remettre la porte de l’écluse en état, soit un rétablissement de la situation normale à fin mars. « Nous avons encore un peu de place pour stocker dans nos silos du port de Metz, la récolte ayant été plus faible que d’habitude, souligne Vincent Le Ber. Si la situation perdure, il nous faudra trouver des solutions de remplacement. Mais il est sûr qu’une partie du dégagement va se faire par camions. »

Au 16 décembre, 70 bateaux étaient bloqués sur la rivière Moselle, côtés allemand et luxembourgeois, et 35 côté français. La plupart transportant des céréales ou des produits industriels.